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" Si vous voulez retrouver votre chienne vivante, rendez-vous
dans un petit village proche de la frontière italienne,
sur la départementale 900, vous monterez par le col portant
son nom. Le message s'arrête brutalement. Dans un premier temps, toute la famille reste figée.
Puis Sandy et Jonathan se précipitent vers la bibliothèque
en bois pour chercher la carte routière. Ils cherchent
désespérément une D900 qui conduise en Italie.
" Là, j'ai trouvé, s'écrie Sandy. C'est
la route qui passe à Barcelonnette. Voyons où elle
mène. " Avec son doigt, elle suit la route et remonte
ainsi jusqu'au col de Larche. " C'est là, tu as raison,
dit Jonathan. Il y a un village qui s'appelle Larche et un peu
plus loin, le col s'appelle aussi Larche. " La nuit est calme et sombre. Les enfants n'arrivent pas à dormir. Ils entendent au loin un espèce de hurlement de loup qui les terrorise. Soudain, tout s'arrête. Le chien arrête de hurler, même les ronflements de papa et de maman ont cessé. Le silence s'installe, inquiétant. Aucun des 2 enfants n'ose bouger. Finalement Sandy s'endort la première. Elle est très agitée. Elle est en plein cauchemar. Elle voit un homme, si couvert de poils qu'il ressemble à un ours, emporter son chien dans une grotte et en faire des brochettes pour les envoyer en Chine. Jonathan, lui aussi, a fini par s'endormir. Mais son cauchemar n'est pas plus rassurant : c'est un homme lui aussi couvert de poils, mais avec une quantité impressionnante de boutons qui a volé leur chien. L'ombre inquiétante s'approche de lui et dit : " Je vais congeler votre chien dans le lac gelé et petit à petit, je le mangerai. Quand je l'aurai vomi, je le donnerai aux requins !! Ah, ah ah ! Vous êtes perdus, vous ne pourrez pas appeler la police, votre portable est dans le lac ! " Le lendemain matin, les enfants se réveillent, épuisés
par une nuit aussi agitée. Apparemment, les parents n'ont
pas beaucoup dormi eux non plus. Sans un mot, ils prennent leur
petit déjeuner. Pendant ce temps, les enfants et le papa avaient commencé
à préparer les affaires. Il avait fallu qu'ils
montent dans le grenier pour chercher les affaires d'hiver, car
elles avaient déjà été rangées. Abandonnant tout le monde à la maison, M. Crados décide d'aller à la Poste retirer des sous. Pour faire les 800 mètres qui la sépare la maison, il prend quand même la voiture. Bien sûr, il ne trouve pas de place pour la garer. Alors, il se met sur une place réservé pour les handicapés. Il entre dans le bureau, s'aperçoit qu'il n'y a pas beaucoup de monde et se dirige vers un guichet libre. Il demande à retirer les 5000 dont ils ont besoin. Mais le postier lui annonce qu'il n'a pas autant et qu'il ne peut lui donner que 500 . Désespéré, le père accepte et retourne à sa voiture pour renter chez lui. " Ca y est, on peut partir, dit-il en arrivant chez lui.
" Il est encore tôt quand la famille Crados monte
dans sa voiture. Direction, Larche. Les enfants sont si agités
que le père doit intervenir souvent. " Papa, tu es
énervant de toujours nous dire, fais pas ci, fais pas
ça, dit Sandy à son papa. C'est pas de ma faute,
c'est Jonathan qui m'embête. " Le père ne répond
pas, préoccupé par la conduite, car il commence
à neiger. " - Ola là, la neige, je n'avais
pas prévu cela, dit M. Crados. - T'affole pas, tu n'as
qu'à rouler plus doucement , lui répond la mère.
- Et moi, j'ai faim, intervient Jonathan. - Ca tombe bien, j'ai
un goûter pour vous, réplique Mme Crados, mais ne
laissez rien traîner dans la voiture, tout par la fenêtre.
" Sandy et Jonathan grignotent rapidement leurs galettes.
Sandy rassemble soigneusement les miettes dans sa main et les
jette par la fenêtre. Elle balance même au loin l'emballage
vide. L'automobiliste qui les suit n'a pas l'air très
content. " J'ai envie d'aller aux toilettes, dit Jonathan.
-Tu es sûr que tu ne peux pas attendre un peu, nous sommes
presque arrivés, lui demande maman. - Oui sans doute,
si ce n'est pas trop long. " La route tourne énormément.
Jonathan s'agite de plus en plus. Soudain, un grand cri. C'est
Sandy qui hurle : " Tu ne pouvais pas ouvrir la fenêtre
au lieu de me vomir dessus ! Regarde maman, je suis toute salie.
Et je pue. " Effectivement, le lendemain, ils se revoient, mais pas comme
ils l'avaient imaginé. C'est devant les cabines téléphoniques
qu'ils se retrouvent. " - Maman, tu as vu, c'est ma copine,
celle du restaurant, dit Sandy. " Puis, s'adressant à
cette copine : " Coucou, c'est moi, mais pourquoi tu es
là ? - Heu, heu,
pour faire du ski. - Mais où
sont donc tes skis, alors ? - Ben heu, je les ai oublié.
Mais, et toi, tu es là pourquoi ? - Ben heu, pour faire
du snow-board. " Soudain, le téléphone sonne. |
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" C'est nous qui avons kidnappé votre chien. Surtout, ne prévenez pas la police, sinon nous le torturerons. Si vous voulez le revoir vivant et en bonne santé, vous devez venir le chercher dans ce petit village presque italien, dans lequel avec une seule classe en classe de neige, les marseillais sont plus nombreux que les habitants ! Nous vous le rendrons contre une rançon de 5 000 . Rendez-vous à la cabine téléphonique, nous vous donnerons les instructions à suivre ah ! ah ! ah ! " La famille Persos est abasourdie. Ils ont tous encore dans l'oreille ce rire abominable qui termine ce message. Ils sont de plus en plus perplexes. Qu'ont voulu dire les ravisseurs avec ces marseillais en classe de neige ? Ils ne savent pas comment trouver la solution à cette énigme. Soudain, le père s'exclame : " J'ai une idée, je connais quelqu'un qui travaille à l'Académie, elle pourra sans doute me donner toutes les classes qui partent en classe de neige et l'endroit où elles vont. Je pense que, de cette manière, nous pourrons trouver ce tout petit village près de la frontière italienne. " Après un repas vite expédié, les enfants vont au lit, à la fois excités et inquiets. Excités parce que demain, ils n'iront pas à l'école et qu'ils partiront à la montagne, mais inquiets pour leur chien. D'ailleurs, effrayés par le message téléphonique des ravisseurs, ils n'arrivent pas à dormir. Lucie cherche son doudou, un hippopotame rose usé par le temps et ne le trouve pas. Elle se tourne et retourne dans son lit, gênant son frère qui lui aussi ne dort pas. Finalement les 2 enfants finissent par plonger dans un sommeil agité. Lucie entend son chien aboyer et gémir, Kévin est poursuivi par des ah ! ah ! de plus en plus diabolique. Il tombe de son lit au moment où sa sur se met à crier : " Non, non ! Ne le torturez pas ! " Ils se regardent, complètement réveillés et encore affolés par leur cauchemar. Ensemble et sans un mot, ils se précipitent dans la chambre de leurs parents et se cachent sous les couvertures. Après une nuit pareille, tous ont les traits tirés.
Même les parents ont mal dormi. La mère téléphone
à l'école de ses enfants pour expliquer que Lucie
et Kévin sont tous les 2 malades et qu'ils ne viendront
pas de quelques jours, puis elle appelle son bureau et celui
de son mari pour faire de même. Ainsi tout le monde croira
qu'ils sont malades et personne ne se posera de questions sur
leurs absences. Mme Persos n'avait pas perdu son temps. Elle a déjà commencé, avec l'aide des enfants à préparer les valises pour ce départ précipité. Elle se demande comment trouver cette somme énorme de 5000 . Les enfants proposent de casser leur tirelire, de demander à la Mairie, d'aller à la banque, d'emprunter des sous à leurs amis. Ils sont bouleversés. Leur mère fait tout ce qu'elle peut pour les rassurer. La sonnerie du téléphone retentit. M. Persos
se précipite pour décrocher. C'est Nora qui rappelle.
Elle lui indique 3 écoles de Marseille dont une seule
classe part à la neige. Tout en notant les noms, M. Persos
remercie chaleureusement Nora. Il regarde sa liste. 3 classes.
C'est peu et c'est beaucoup ! Ils ne pourront pas aller dans
3 villages en même temps ! Quelque chose lui dit qu'il
pourrait trouver facilement, mais il ne voit pas comment. Ils
appellent sa petite famille et leur explique. Lucie propose alors
de réécouter le message pour essayer de trouver
un autre indice qui leur permettrait de trouver
Ils repassent
donc la bande enregistrée. Soudain : " - On nous
dit un village presque italien, est ce que ça nous aiderez
pas, s'exclame Kévin ? - Mais bien sûr, tu as raison.
Une de ces classes part dans le Massif Central, l'autre dans
les Pyrénées et la dernière, celle qui nous
intéresse part dans les Alpes, répond le père.
" Ils décident qu'ils ont assez perdu de temps et de
partir immédiatement. Ils s'arrêteront en route
à un distributeur pour retirer des sous. Un peu plus tard,
en apercevant un , ils se garent en double file et gênent
quelque peu la circulation. La mère descend, introduit
sa carte, compose son code, prend les sous, revient et déclare
: " Je n'ai pu retirer que 500 , c'était la
somme maximale autorisée par ce distributeur. " Tous
sont maintenant inquiets. Le lendemain matin, les sous dans la poche, la famille Persos
se dirige vers les cabines téléphoniques du village,
à quelques mètres de l'hôtel. En fait, il
y a beaucoup de monde près de ces cabines ! 2 autres familles,
au complet, attendent. " Que c'est bizarre ! pense Mme Persos,
tous ces gens rassemblés ici. On dirait que nous avons
beaucoup de choses en commun. " Les enfants se sont un peu
éloignés et discutent : " - Comment tu t'appelles,
déjà, Kévin, c'est ça ? - Oui, c'est
ça, et toi, c'est bien Lucie ? - Oui, oui. " |
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" " Nous retenons votre chien. Nous sommes près
de la frontière avec l'Italie, dans un village où
beaucoup de gens s'appellent Lombard. Dans ce village, il y a
(ou il y avait) une gendarmerie, un poste de police et un poste
de douane
A l'écoute de ce message, la famille est choquée.
Le père dit : " Nous louerons du matériel
et nous nous équiperons le plus vite possible. "
Soudain, le petit frère se met à vomir. La mère
se précipite avec une bassine et nettoie en un clin d'il. " - Il est tard maintenant, c'est l'heure de passer à
table puis d'aller dormir, annonce la mère. Je ne sais
pas ce que nous allons manger. CAUCHEMARD Le lendemain matin, M. Ecolos téléphone au directeur de l'école de ses enfants pour lui dire qu'ils sont malades. Puis, il téléphone à l'employeur de sa femme pour lui dire la même chose. Mme Ecolos, elle aussi, prévient le patron de son mari que celui-ci ne viendrait pas de quelques jours. Ils n'osent pas dire qu'on leur a volé leur chien et qu'ils partent à sa recherche. Ils ont peur que quelqu'un prévienne la police et que leur chien finissent en petits morceaux. Toute la famille s'agite dans tous les sens. " - Il faut préparer les affaires de ski. - Il faut aller retirer des sous. - Il faut prévenir pépé et mémé que nous ne serons pas là " M. Ecolos décide de s'occuper de la banque. Comme elle
n'est pas très loin, il décide de s'y rendre en
vélo. Au bout de quelques mètres, il remarque un
problème : les roues de son vélo sont dégonflées.
Il s'arrête donc, prend la pompe et les regonfle. Il repart
à toute vitesse, bien décidé à rattraper
le temps perdu. Mais il va trop vite, il n'a pas vu ce caillou
sur la route qui le fait tomber. Ouf, rien de cassé. Il
remonte sur la selle et arrive enfin à la banque. Il monte
son vélo sur le trottoir, le cadenasse et entre. De retour à la maison, M. Ecolos annonce qu'il n'a pas retirer la totalité de la somme. Tous décident de partir immédiatement. Le trajet est difficile. Les embouteillages ont retardé la famille. " - Nous pique-niquerons dans la voiture pour ne pas nous retarder, décide le père. - Pas de problème, tout est prêt répond la mère. " Elle sort de sa glacière des parts de pizza qu'elle distribue à tout le monde. " - J'espère qu'ils vont dormir maintenant, dit-elle, après la mauvaise nuit qu'ils ont dû passer. " Mais les virages ont commencé et le petit garçon a mal au cur. Mme Ecolos examine la carte et lui dit : " Tiens bon, nous ne sommes pas très loin. Bois un peu et regarde la route. " Tant bien que mal, ils arrivent à Larche vers quatre heures. Le père arrête le moteur et descend de la voiture avec la mère et les enfants. Ils marchent dans la neige, à la recherche d'un hôtel. Ils s'adressent à la première personne qu'ils voient, une grande dame brune qui marche d'un pas décidé. Elle leur indique le Foyer du ski de fond, le seul hôtel capable de les recevoir. Comme c'est à la sortie du village, que le froid commence à se faire sentir, ils remontent dans la voiture pour la garer sur le parking de l'hôtel. Ils la déchargent et rapidement montent s'installer dans la chambre qu'on leur a indiquée. Ce premier soir se passe dans le calme et le silence. La famille
mange peu. Tout le monde semble choqué de se retrouver
si loin de Marseille. Le petit a choisi de la viande avec des
frites, le père de la soupe de légumes, et la mère
et la fille, des pâtes. Leur repas fini, ils s'attardent
un peu. Les enfants aperçoivent d'autres enfants qui prenaient
leur repas également avec leurs parents dans cette salle
immense, aux nombreux recoins. Ils se lèvent pour les
rejoindre. Ce sont maintenant 3 filles et 3 garçons qui
papotent. La nuit se passe à peu près bien. Au petit matin, la famille Ecolos se dirige vers les cabines téléphoniques du village. A leur grande surprise, ils s'aperçoivent que les 2 autres familles du restaurant étaient en train de les rejoindre. |
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